Coatalen, Guillaume, ed. 2021. The French letters of Queen Elizabeth I in the National Library of Russia, Saint Petersburg. Plain text conversion by Samuli Kaislaniemi. In: Guillaume Coatalen and Samuli Kaislaniemi (eds.), "Queen Elizabeth I's French Letters in the National Library of Russia" (Studies in Variation, Contacts and Change in English 21). Helsinki: Varieng. This small corpus mostly silently ignores textual features marked using rich text in the html of the online edition: 1) Editorial expansions are included silently (marked with italics in the edition); 2) Deletions are omitted (marked with strikethrough in the edition); 3) Superscripts are lowered (only found as ordinal suffixes). Letter parts are indicated with SGML tags. Manuscript pages and line breaks are not indicated. Editorial comments within the running text are offset with square brackets [ ] and use ALL CAPS. Square brackets are also used for editorial insertions of missing letters. Insertions are marked between forward slashes / /. For comments on the hands, spellings, and special characters, see the source edition.
LETTER 1. TO CATHERINE DE MEDICI, 16 OCTOBER 1567 (AUTOGRAPH)
A Madame ma bonne seur La Royne Mere du Roy Treschrestien Ayant receue par Vostre lettre Madame, que Monsieur Pasquier me porta l'honnorable intention Vostre et du Roy mon frere en l'endroict de ma desolee Cousine la Royne D'Escose Je m'en reiouys bien fort pour Voyr qu'un prince print a coeur Le tort faict a vn aultre ayant en haine vne telle Metamorφhose que la teste se convertit en pieds & les talons se tein[ ]u lieu de chef Je Vous prometz Madame que oultre que /mon/ naturel me contrainct a ly souhaiter tout honneur si est ce que l'exemple fust trop terrible aux Voysins a regarder & a tous princes de ouyr. Car telles pestes souvent resemblent L'infection d'une mauuaisse planette qui commençant en Vn Lieu sans y bien pourVoir tombe bien pres en Vn aultre non que (Dieu Marcy) i'en ay quelque doubte de ma part souhaittant que ne Le Roy mon bon frere ne quelque aultre prince euct plus de cause de chastier ces mauVais subiectz que moy de me venger de myens lesquelz me sont aussy fidelles qui les pourray souhaitter & nonobstant Je ne failleray oncques a me condoler auec ces princes qui en auront occation de s'en resentir & mesmes Les troubles n'agueres commences ches Le Roy me faschent si auant que Monsieur Paquier (comme Je croy) me cuyda ne /nay/ françoise par Les passions en qui il me vist l'esprimant par parolles assez raides Vous priant Madame que bien ce temps sy Vous pourray fayre quelque playsir que Je la sayche comme celle que me quitteray de bonne amye en Vostre endroict & stanpandant Je ne cesseray a prier Le Createur de garder le Roy & vous de mains de mauuais subiects & vous tenir tous deux en sa saincte garde En haste De Hamptoncour ce 16 d'Octobre Vostre bonne soeur et Cousine Elizabeth R [LINE OBSCURED BY BINDING, PROBABLY La Royne dangleterre du] xvjme Octobre 1567 / fait respondu 16. octobre. 1567
LETTER 2. TO CHARLES IX, 6 AUGUST 1568 (SCRIBAL)
A Treshault tresexcellent et Trespuissant Prince nostre trescher et tresame frere et Cousin Le Roy Treschrestien / Treshault tresexcellent et trespuissant Prince trescher et tresame frere et Cousin, a vous tresaffectueusement nous nous recommendons. Il vous peult souuenir comme nous auons souuent faut parler tant a vous comme a nostre bonne Soeur La Royne vostre Mere par noz Ambassadeurs. D'aucuns paouures gens nos subiectz (reste de beaucoup) detenuz enchainez en voz Galeres a Marseilles depuis noz dernieres guerres, vous ayant pryé Leur faire Jouyr Le bien de La paix conclue entre nous comme a Vostre requeste auons faict a plusieures voz subiects Lors prisoniers en cestuy nostre Royaume Mesmes a vng homme de prie et dont faisons grand compte comme apparoissoit par L'instance que nous faites faire par vostre Ambassadeur pous sa Liberte et Lequel nous auons grandement offencé et merite rigueur extraordinaire a scauoir Jehan Ribault Ce que pensons asseurement auriez faict nous faisons sorte de bons ne plus grande chose que reste La : Mais ces Jours passez (comme encores) trouuans deuant noz piedz Les miserables Meres femmes et parens d'iceulx paouures gens nous requerans en pitie d'y a ueser quelque moyen : Nous vioyons que noz requestes n'en sont sorties tel effect comme nous en attendons en revenche du reciprocque par nous commence Qui a este cause qu'en auons bien voulu vous escrire La presente Vous priant tresfort faire commander et executer que Lessieurs paouures creatures estant en nombre enuiron de dix huit (reste de cent cinquante pour le meme qui sont mortz en telle misere) soyent maintenant apres tant de calamitez plus que n'auons oncques voulu user enuers Les vostres, remiz en leur plaine et entiere Liberté pour Jouyr de Leurs pays et le bien de ladite paix Comme nous auons commande a nostre Ambassadeur de vous en parler plus amplement et solliciter Lexecution de ceste nostre requeste. A Vous Treshault tresexcellent et Trespuissant prince trescher et tresamé frere et Cousin Nous prions Dieu vous auoir en sa tresaincte et digne garde. Estant a nostre Maison de Hatfeld Le vie Jour d'Aoust 1568. [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bonne Soeur & Cousine Elizabeth R Lettres de la Royne dangleterre du vje Jour daoust 1568 pour La deliurance de certains anglois forsaires. [SIC FOR corsaires] 6. aoust 1568.
LETTER 3. TO CATHERINE DE MEDICI, 9 JULY 1568 (SCRIBAL)
A Teshaulte [SIC] et Tresexcellente Princesse Nostre treschere et tresamee seur et Cousine La Royne Mere du Roy treschrestien: Treshaulte et tresexcellente Princesse treschere et tresamee soeur et Cousine tresaffectu[ ] [PAPER TORN] a vous nous nous recommandons. Nostre fidel et bien ayme Messire Robert Stafford chevalier present porteur n'ayant encore [ ] satisfaict de la somme de Mille escus Le feu Roy vostre Mary [DELETION] auoit a la Dame de Stafford sa femme pour r[embourser] des grans frais quelle auoit soustenuz en La poursuite de certains personages de la ville de Mante qui l'auoient gra[ndement] exceddes. Il se transporte presentement deuers nostre bon frere Le Roy vostre filz a Le prier Luy faire faire payment de ladite somm[e] [ ] Et combien que pouuez auoir fresche memoire de la Recommandation que L'annee passée par noz Lettres vous feismes en cest endroict ; [n ] ne L'auons voulu Laisser partir pour la faueur quil merite enuers nous. sans par ce mot de Vostre vous en ramenteuoir et sur ce vou[s] prier de rechef bien fort (treschere et tresamee Soeur) de y tenir La main tellement que sans delay Il puisse obtenir entiere satisfaction de Ladite Somme, comme nous nous faisons forte que ferez, tant pour estre chose Juste et raisonnable que pour faire a nous La reuenche de La prompte et fauorable expedition que a vostre requeste receut Icy vng Deodato florentin en vne sienne cause qu'il auoit contre ce dit porteur. Dont auons grand contentement comme aussi nous trouuerez tousiours preste a tenir le mesme chemin pour vous gratifier semblables occations se presenterons. Comme scait Le Createur auquel prions (treshaulte et tresexcellente princesse treschere et tresamee bonne Seur et Cousine) vous donner tresheureuse et Longue vie. Escripte a Londres ce ixe Jour de Juillet 1568 [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bone Soeur & cousine Elizabeth R. 9. Juillet 1568.
LETTER 4. TO CATHERINE DE MEDICI, 26 AUGUST 1568 (SCRIBAL)
A Treshaulte et Tresexcellente Princesse nostre bonne soeur et Cousine La Royne mere du Roy Treschrestien. Treshaulte et tresexcellente Princesse nostre treschere et tresaymee bonne soeur et Cousine, salut. Comme pour quelques affaires d'importance enuoyons presentement par dela le filz de nostre Ambassadeur Monsieur Norris, auquel auons mandé pour les faire entendre tant a vous (Madame) qu'au Roy vostre filz La consequence desquels est bien grande, comme apres les auoir entenduz, nous pensons que bons les iugeres Si vous prions (Madame) y vouloir bien entendre comme il appartient, Et en faire tant, que nostre dict ambassadeur ait ait en tout et qu'il traictera auecques vous telle audience, credit, et responce, qui seront les plus conuenables aux mesmes affaires; comme vouldriez que nous fissions a l'endroict de quelque ministre, ou affaire vostre toutes les fois que l'occasion s'addoneroit. A tant (Treshaulte et tresexcellente Princesse) apres noz bien affectionnées recommandations nous prions Dieu vous auoir touiours en sa saincte et digne garde. Donné a nostre ville de Bicestre le xxvjme d'aoust L'an de grace M. V. Lxviiit et notre Regne le dixiesme : [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bone Soeur & cousine Elizabeth R. 26. aoust 1568. [BY SENDER] To the quene Mother
LETTER 5. TO CHARLES IX, 1 OCTOBER 1568 (SCRIBAL)
A Treshault tresexcellent et trespuissant Prince nostre trescher et tresame bon frere et cousin Le Roy treschrestien. Treshault et tresexcellent et trespuissant prince, Nostre trescher et tresame bon frère et cousin salut. L'euesque de Rennes present porteur nous a presente vos Lettres de creance. Et selon Le contenu dicelles Lauons ouy bien au Long et entendu sa charge. Et sur ce Luy auons faict La response quil vous communiquera de nostre part. Ne voulans vous faire plus Longue Lettre, ains nous remetans a /sa/ suffisance, Prierons Le Createur Treshault tresexcellent et trespuissant Prince nostre trescher & tresame bon frere et cousin, vous auoir en sa saincte et digne garde. Escript a nostre chateau de Windesore Le premier Jour d'octobre 1568 [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bone Soeur & cousine Elizabeth R. De La Royne dangleterre du premier Octobre 1568 / de La Royne dangleterre de premier octobre 1568 1er. octobre. 1568.
LETTER 6. TO CATHERINE DE MEDICI, 1 OCTOBER 1568 (SCRIBAL)
A Treshaulte & tresexcellente Princesse nostre bonne soeur et cousine, La Royne Mere du Roy treschrestien ./. Treshaulte et tresexcellente Princesse nostre trechere et tresamee Soeur et cousine salut. Estant ce porteur Leuesque de Rennes venu en nostre presence garny des Lettres de creance du Roy nostre bon frere vostre filz et aussy des vostres, nous Luy auons donne audience comme uous requeriez. Et respondu sur les pointz et articles de la charge pour le communiquer messieur vostre bon frere et a vous a son retour, Et sur ce ne vous en voulant faire aultre recit, ains nous remectra a son rapport : Nous pryerons Dieu treshaulte et tresexcellente Princesse nostre treschere et tresamee bonne soeur et cousine vous auoir en sa saincte garde. Escript a nostre chateau de Windesore Le Premier Jour doctobre 1568. [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bone Soeur & cousine Elizabeth R. De La Royne dangleterre du premier Octobre 1568 / De La Royne dangleterre du premier octobre 1568 1er. octobre. 1568.
LETTER 7. TO CHARLES IX, 9 APRIL 1569 (SCRIBAL)
A Treshault tresexcellent et trespuissant Prince nostre trescher et tresame frere et Cousin Le Roy treschrestien ./ Treshault et tresexcellent et trespuissant prince, Nostre trescher et tresame bon frere et cousin salut. Par ce porteur Le Seigneur de Montaffier auons receu voz Lettres. En vous remercyant bien fort que tant par Icelles que par ce que nous ont compte de vostre part de bouche Ledit Seigneur de Montaffier et Le Seigneur de la Mothe vostre Ambassadeur Icy aupres de nous. , uous ayez voulu faire participante de vos bonnes nouelles par ou nous donnez amplement a cognoistre La continuation de vostre amour enuers nous et combien auez chere nostre mutuelle Intelligence en nous faisant participer de Lestat de vos affaires Vous asseurant treshault tresexcellent et trespuissant prince. trescher et tresame bone frere et cousin que ne pouuons faillir de nous resjouyr auecques vous quand nous oyons Le succes diceulx estre tel qui redonde a vostre honneur et bien publiq & vous scaura plus amplement dire Ledit Seigneur de Montaffier qui nous garde de vous en tenir Icy plus long propos Ains le remectant a sa suffisance (nous prions Dieu Treshault tresexcellent et trespuissant Prince trescher et tresame bon frere et Cousin) vous auoir en sa tressaincte et digne garde Escript a nostre Palais de Westminster Le ixe jour d'Avril 1569 [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bone Soeur & cousine Elizabeth R. La Royne dangleterre du ix aoust 1569. 9. auril. 1569.
LETTER 8. TO CATHERINE DE MEDICI, 9 APRIL 1569 (SCRIBAL)
A Treshaulte et Tresexcellente Princesse nostre treschere et tresamee bonne soeur et Cousine La Royne Mere du Roy Treschrestien. Treshaulte et tresexcellente Princesse nostre trechere et tresamee Soeur et cousine salut. Se retournant Le Seigneur de Montaffier deuers nostre bon frere et Cousin Le Roy vostre fils et vous nous ne Lauons voulu Laisser partir sans ce mot de Lettre, pour, oultre ce quil vous scaura dire de bouche de ma part, vous remercier affactueusement tant pour vostre lettre que par Luy uous auez escripte que pour la visitation quil nous a faicte en vostre endroict par ou, entre autres honnestes propos quil nous a tenuz auons este tresaise d'entendre Le retour de vostre santé Priant Dieu que de sa bonte Infinie vous La vueille tellement conseruer quen puissiez Jouyr par mainctes annees, et auecques ce veoir les affaires nostre seigneur bon frere reduictes en tout bon repos et parfaicte tranquillite par telz moyens qui puissent porter plus dhonneur a Luy et du bien a son Royaume. Que sera La fin de restes pour le present sachant que vous en fera plus ample recit les Seigneur de Montaffier de ce que Il a ouy de nous et de nostre bonne sante (dont dieu soit Loué) en Laquelle il nous a Laissée. A tant treshaulte et tresexcellente Princesse treschere et tresamee bonne Soeur et Cousine Nous prions Dieu vous auoir en sa saincte et digne garde. Escript a nostre Palais de Westminstre Le ixe Jour D'Auril 1569. [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bone Soeur & cousine Elizabeth R. La Royne dangletere du ix aoust 1569 9. auril 1569
LETTER 9. TO CHARLES IX, 8 FEBRUARY 1570 (SCRIBAL)
A Treshault Tresexcellent et trespuissant Prince nostre trescher et Tresaymé bon frere et Cousin le Roy Treschrestien ::/ Treshault et tresexcellent et trespuissant prince, Nostre trescher et tresamé bon frere et cousin salut. Nous auons receu vos Lettres du xxviime de Decembre dernier, que nous a presentees Le Seigneur de Montlouet chevalier de vostre ordre present porteur. Et sur ce auoir ouy ce quil nous a dict de vostre part sur les poincts contenuz en Icelles. Et les trouuant dimportance, nous ont faict differer quelques Jours a y faire responce. ce que luy auons depuis faicte, Nestant toutesfois si ample quil nous a requis. Nous ayant semblé meilleur den donner la charge au Seigneur Norreis nostre ambassadeur residant aupres de vous. Auquel auons donne charge de vous la faire plus ample et particuliere. Vous pryantz le croire comme feriez nous mesmes. Et pourtant ne voullant sur ce vous faire plus longue lettre, Nous pryerons Dieu Treshault et tresexcellent Prince nostre trescher et tresame bon frere & cousin vous tenir en sa saincte et digne garde. Donne a hampton court Le viiie Jour de feburier 1569 et de notre Regne le xiie / [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bone Soeur & cousine Elizabeth R. La Royne dangletere du viiime feurier 1570
LETTER 10. TO CATHERINE DE MEDICI, 8 FEBRUARY 1570 (SCRIBAL)
A Treshaulte tresexcellente et trespuissante Princesse nostre treschere et tresamée bonne soeur et Cousine La Royne mere. /: Treshaulte et tresexcellente Princesse nostre trechere et tresamee Soeur et cousine salut. Par Le Seigneur de Montlouet present porteur auons receu vos Lettres du Roy nostre bon frere et vostre filz. Et ayant ouy Ledit Seigneur sur le credit a Luy comme en partye mentione en voz dites Lettres o auons Laisse couller quelque temps (pour estre les affaires d'importance) auant que y en faire response. Ce que Luy auons faict en partye, remectant Le reste au Seigneur Norreis nostre ambassadeur La residant. LequelLa communiqueraplus amplement a nostre seigneur bon frere et a vous. Vous pryant adJouter foy a ce quil vous en dira comme a nous mesmes. Pryant atant nostre seigneur (Treshaulte et excellente Princesse nostre treschere et tresamee bonne soeur et cousine) quil vous ayt en sa tresdigne protection. Escript a Hampton court Le viiie Jour de feburier 1569 et de notre Regne le xiie. [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bone Soeur & cousine Elizabeth R. La Royne dangleterre du viiime feurier 1570
LETTER 11. TO HENRI IV, 12 NOVEMBER 1594 (SCRIBAL)
A Treshault Tresexcellent et Trespuissant Prince, nostre trescher et tresaymé bon frere et Cousin, le Roy Treschrestien. Treshault tresexcellent et trespuissant Prince, nostre trescher et tresaymé bon frère et Cousin. Les grandes et signalées seruices qu'a faict ce gentilhomme au Roy son Maistre en tous les hasards et fortunes qu'il a courus, ont donne telle preuue de sa Loyaulté, que s'en estant acquis une reputation singuliere par tout, elle deburoit suffire a Le faire aymer et cherir de tous Roys et Princes, comme ceulx qui sur tous aultres ont plus d'occasion de se seruir des gens de sa qualite et merite. Aux Isles des Terceres, il a Laissé les monuments de sa valeur et prouësse, tels qu'a peine en pourra en trouer de semblable. An astuy nostre Royaume, il s'est tant sagement porté, et auecq telle contance que quelques embusches et efforts qu'on Luy ayt faicts, pour Le faire tant soit peu fleschir, il a tousiours tenu bon, et les a viuement repoussés. Qui nous faict a bon droict Le vous recommander en sorteplus qu'ordinaire, Et que pour telLevueillez recueillir, comme venant de La part de celle Princesse qui n'ayant point esté restiue, (comme elle ne sera Jamais) en choses qu'elle a peu et qu'auez desiré d'elle, faict estat d'estre de mesme respecter en ce qu'a present elle desire de vostre part pour Le regard de ce gentihomme: Dont les effects et faueurs qu'il vous plaira Luy monstrer, ne Les scauriez p employer a L'endroict de personne pour qui nous nous estimerons plus vos redeuables, Et ne pensons pas aussy, que sur La preuue que vous serez content de faire de Luy, selon Les occasions de vos affaires, vous ne vous trouuiez aultant bien seruy et satisfaict de Luy que d'aultre personage quelconque. Et sur ce Treshault tresexcellent et trespuissant Prince nostre trescher et tresaymé bon frère et Cousin, nous prions Dieu vous donner en tresLongue vie, Le Comble de tout bon heur et succes, a La confusion de tous vos enemyes. Escript a nostre chateau de Richemonde Le douziesme de Nouembre 1594. [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bien Affectionee Soeur Elizabeth R. Lettres de la Royne dangleterre au Roy en faueur don gentilhomme . portugais / du xiie Novembre 1594
LETTER 12. TO MONSIEUR VIDAUSSAN, GOVERNOR OF CALAIS, 25 AUGUST 1595 (SCRIBAL)
[LATER ARCHIVAL SUMMARY AT LETTER HEAD OMITTED] A Monsieur de Vidausan Gouuerneur de Calais Monsieur de Vidausan Ayant entendu par son Gentilhomme, envoye de La part de nos Cousins Le Prince de Conty, Comte de Sainct Pol, et Ducs de Neuer et de Bouillon, le tresgrand accroissement et reputation qu'ont acquises les forces Espagnolles depuis Le desastre aduenu a Dourlens, et l'estonnement qu'uen a saisy La Prouince de Picardie, et sur ce ayant este priée par nostre Cousine de Conseil et seruices, se trouuants entierement depourueue de moyens, veüe L'absence du Roy si fort esloigne, et engagé ailleurs. Et soucieux des villes de frontiere Les plus exposées au danger, et nommement de celle, dont vous auez la charge, comme des premieres d'importance, aussy des plus proches a sentir Leur furie, ayant este des Long temps L'obiect de Leur deseings, pour estre non seulement port de mer, mais vne bride aux Garnisons voysines: Le soing qui nous est enraciné des affaires du Roy nostre frere auec son desir de raualler L'orgueil de ses Enemys, auquel ces fauces fortunez Les pourra auoir esleuez, nous a esmeu a vous despescher tout incontinent ce Gentilhomme nostre Serviteur Le Cheualier Williams, Lequel pour estre bien entendu au faict de la guerre, et aussy de vostre ancienne cognoissance. Auons estimé Le plus propre tant pour vous communiquer de nostre part, comme pour entendre de vostre, L'estat auquel vous vous trouuez pour faire defence Le cas aduenant ainsy que plus particulierement Il vous dira, vous priant Luy donner foy et creance. Escript en nostre maison de Nonsuche Le xxvme d'Aoust 1595 de notre regne l'an xxxviime. [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre bien Affectionnee Elizabeth R
LETTER 13. TO HENRI IV, 21 SEPTEMBER 1597 (SCRIBAL)
A Treshault tresexcellent et trespuissant Prince nostre trescher et tresame bon frere et Cousin Le Roy treschrestien. Treshault tresexcellent et trespuissant Prince, nostre trescher et tresayme bon frère et Cousin. Il ya Ja quelques Années que L'estat et Les affaires des Eglises reformées de vostre Royaulme ont este esloignées et de nos pensiers et quasi de nos oreilles, tant a cause de l'asseurance que nous uous donnions qu'en vostre personne parvenüe a La dignite Royalle Ilz debuvient trouuer son appuy si ferme de tout ce qui pouuoit concerner Leur bien estre que besoing ne leur seroit recercher L'intercession ou faueurs des aultres. Comme aussy pour euiter l'occasion que pourroient prendre aulcuns malveuïllants de calvmpnier mes actions enuers vous, Les chargeants de curiosité en L'estat d'aultruy. Et volontiers desirerions qu'il n'y eult cause ny suiet de nous en approcher a Jamais de plus pres. Mais il est aduenu que Lors que nous en pensions Il nous est venu trouuer vn Gentilhomme depute de par Leseglises eglises assemblées a Chastelleraut, auec Instruction de nous informer tant de ce que depuis vostre regne auroit este traicte et negotie touchant Leur estat, et par eulx entre eulx mesmes de vostre permission, et auec vous et vostre Conseil: Comme aussy de nous rechercher de l'entremise de nostre credit, qu'ilz pensent que nous debuons auoir enuers vous, pour Leur faciliter L'asseurance et accomplissement des conditions qui pourront estre accordées en leur faueur par ceulx que vous auez deputé a en traicter Lesquelles remonstrances ouyes combien que Les mesmes raisons que nous ont faict aultrefois escheuir de nous entremesler en leur affaires sobiectoient encores a cestefois a nostre consideration pour nous en detourner; Si est ce que se presentoyent quand et quand des aultres plus puissantes a nous esmouuoir de leur prester main Lesquelles aussy nous semblent estre aultant d'Arguments de tresgrande force de vous ployer a Leur en donner entiere satisfaction et contentement. Soit Il que regardiez Le merite des personnes suppliants, ou la raison des choses qu'ils demandent. Car nous nous asseurons que vn naturel genereux et Royal comme Le vostre ne peult s'estre laissé tomber de sa memoire les seruices de ceulx qui en ont alors monstre plus d'effect quand moins Ils aurient d'esperance d'en tirer proufit. Et qui ont donne de remarquables preuues de Leur preud'hommie et Loyaulté en ces mesmes dangers, esquels Le default de semblable vertu en ceulx Là, qui peult estre maintenant retardent La bonté de vostre esprit, vous faisoit auoir besoing de Leur fidelite. Lesquelles considerations de Leur personnes sont secondées de plusieurs aultres dignes d'estre non moins estimées en Leur Longue patience, conformite a L'estat de vos affaires et simplicite de Leur procedures. Car Ils nous ont fait foy qu'ilz ne se sont assemblez pour traicter de Leur affaires sinon soubs vostreadveu et authorite octroyee en memoire de Leur seruices contre La malice de ceulx, qui Leur veullent mal. Nous auons veu aussy en ce qui s'est passe entre eulx et vos deputes que les demandes quilz vous font sont fort inferieures aux faueurs et conditions, qui Leur ont este concedées par des aultres Roys, n'auoient tant de raison de les recognoistre comme vous, mesmes a L'edict de Januier par consentement des estatz de vostre Royaulme donne de celuy qui n'en auoit senty d'eulx sinon Les armes auxquels la necessite Les constraignoit. Il en appel aussy, que Le but de Leur poursuites ne se ressent ny d'humeur d'alteration, ny d'ambition, ny d'aultre desseing, que celuy de La seureté de Leur vies, biens et consciences. Laquelle la nature esguïllonne en chascun de recercher, et ne se peult en Justice denyes a ceulx qui sont membres tant considerables de vostre estat et recommendes de merites tout notoires enuers vostre personne. Il y a de plus vn aultre raison, qui nous a convies a vous parler si franchement de ce suiet, Laquelle se deriue entierementhors du soing, que nous auons de tout ce, qui peulttoucher Le bien ou de vous mesmes, ou de vostre estat A scauoir en L'obseruation que nous auons faicte des facons de proceder de ceulx, qui ont plus d'authorite chez vous, sur ce qui touche voz suiects de La Religion reformée, nous auons tousiours eüe opinionque c'estoit par desseing qu'on vous rendoit difficile enuers eulx, a fin que par leur affoiblissement donner plus de prix a soy mesmes, et de vous imposer quasi necessité de vous confyer, et appuyer d'eulx seuls et de leur moyens. Conseil certes advantagieux aux Autheurs, mais sil est vtile a vous de vous y arrester, vous Jugerez par ceste consideration, qu'il vous retire de La confiance, bien veuillance, support et Loyaulté de ces Seruiteurs, qui vous ont tesmoigne Leur debuoirs par Les monuments de Leur sang, pour vous ietter entre les bras des aultres, Lesquels ne se sont qui bien peu de temps y a, deuestis et des visages, et des faicts ouuercts d'Ennemys tresobstinez. Non qu'il soit de nostre intention de vous engendrer soubcon de voz Seruiteurs Loyaulx, mais seulement pour vous ramenteuoir (si ne dedaignerez L'aduertissement de celle, qui (dieu mercy) a eüe L'experience d'un Long gouuernement) qu'il est plus approchant du debuoir et de la prudence Royalle, de se porter pour vniuersel et esgal enuers Les Subiects selon L'equité de Leur causes, que de s'empietrer en partiallitez des humeurs priuées. Lequel aduertissement nous vous supplierons de prendre de tel goust, qu'en est La pureté de La source, dont Il se devine, asçauoir d'vne sincere amitie, et de mesurer a mesme pied tout ce qui de reste no nous venons de vous prier en faueur des gents tresdignes de vostre grace, et de penser que L'instance, que vous en faisons ne se fonde en aultre consideration, que de celle compassion, qui nous estant naturelle enuers toutes sortes des affliges, n'a plus abille tesmoign de ses sinceres operations (ou Il a este de raison de l'estendre) que vous mesmes alors qu'il estoit de vostre de cas et interests de nous en solliciter pour eulx. Que si aulcuns y aura chez vous, qui en vouldront faire aultre construction pour esconduire nos requestes. Nous nous asseurons qu'elles seront par vous recogneües de porter ces marques d'equité et de raison, qu'elles se font par celle, qui a merite qu'on La respecte en choses raisonnables, et pour des tels qui ont l'honneur (quoy qu'en descrient Leur Ennemies) d'auoir este Les Garends de vostre Jeunesse, Compagnons de vos afflections, et Instruments /et/ Aydes principaulx a vos meilleures fortunes. Esquelles nous supplierons ceulx, qui en est Autheur de vous conseruer Longuement, vous donnant de sa grace Treshault tresexcellent et trespuissant Prince, nostre trescher et tresayme bon frère et cousin Les conseils et aduis Les plus idoines a vous en faire iouïr. Escript a nostre maison de Richmond ce xxime de Septembre L'an 1597. et de nostre regne xxxixme [SUBSCRIPTION AUTOGRAPH:] Vostre tresaffectionnee Soeur Elizabeth R [BY SENDER] fr: Kinge. La Royne dangleterre 21. septembre. 1597.
LETTER 14. TO HENRI IV, 15 APRIL 1597 (LATER SCRIBAL COPY)
Il n'eust esté possible Mon trescher frere, que ma plume eust demeuré si longtemps tarye sans vous escrire neust este vng relascher de nerf, en vng de mes amys. qui me contraignit a la refrener de tel office quand Jentendis quelle mauuaise Impression vous tenoit a lendroict de mon ambassadeur Je n'eusse failly a vous temoigner les grandes Iniures qu'on luy fit, tout au rebours de ses missives Que si par ses escriptz Je n'eusse entendu que vous seul vous opposastes aux alleshemens de vos conseillers, constant, De mon costé Je me fusse doubté de telles reserues et naurois garde de garder vn si malconuenable Instrument en lieu du telle Importance Mais esperant que desja Il à assez bien respondu pour vous satisfaire Je laisseray ce subiect me tournant a la negotiation que Monsieur de Fouquerolles m'a communiquée de vostre part a laquelle combien que auec luy mesme Jay discouru, de mes affaires En luy participant mes occasions tresvrgentes qui grandement me touchent en matiere d'estat auec les pressantes Iniures que de tous costez nostre enemy me prepare, auec vne declaration de mes deuotes et Intimes affections en vostre endroict Si est ce que Je pense tresnecessaire par mon Ambassadeur et que desduire plus amplement de mes resolutions fondees sur aussi necessiteux poincts que quelque Prince pourra auoir Car la vie ne doibt estre plus recommandee a vng bon Prince que la conseruation de ses royaulmes esquelles pour en receuoir vng affront, non qu'vne prinse Je masseure qu'il m'accompagnerait au tombeau, nayant este graces a Dieu Jamais encore Irrité de telle tentation & d'une persuasion a vous ayder Je ne seray Jamais surprinse de si mauuaise Impression pour croire que quelque neccesite vous contraignit faulser La foy, se monstrer Ingrat, se faire hayr des plus amans, & fuyr des plus Indifferentz Ja a Dieu ne plaise que Je respirasse avant que faire cest Injurieux acte, tresloing de ma confiance loges de vous si Inicque pensee Seullement Vous supplieray Je pour le perdre vous habiller de ma personne & Jugez alors ce que feriez a vng autre Prince Et masseurez que vostre meilleur Jugement confesses que ce ne sont chimeres ou fantasies foibles aux telles raisons qui tiennent lesdites racines attachees a trespicquantes necessitez Et pour ne vous que fashes les yeux de mes esgratigneures. Je finiray ces lignes auec la sincere requeste a Dieu pour vostre longue conseruation comme vous que souhaicte Vostre tresaffectionnee bonne soeur Elizabeth R La Royne dangleterre du xviii auril 1591
LETTER 15. TO HENRI IV, JULY 1594? (AUTOGRAPH)
A mon bon frere le Roy treschrestien Monsieur mon bon frere Les occations qui m'ont Contraint a ne Vous fayre plustot responces aux Vostres Consistoient en son du retour de ce porteur Lequel Vous peult discourir L'estat de brest & l'aproche trop pres de l'enemy il ne le scait par Ouy dire ains en a este L'Oculaire tesmoign par Ou pouVes Clairement Voyr le dangier en qui tout cest haure est mis & me semble estrange que plustot Le promettres perdre que Consentir que mes gens le sans garde J'eusse plustot Crew que Si Le Chois allant entre vostre present Enemy & moy qui Vous ay este tant asseuree L'eusses donne a moy qui promis qu'il L'estat de tout deux Mais estant chose qui Jamais vous fust demande sinon pour La Conseruer hors de nous Si l'espagnol qui n'ayant de Vous ayde ne ce pairement y tombera Ce me semble chose incroyable que ne Vauldrais receuoir tant de bien d'une Amye pour le sautner a Vous qui promettre L'acquit de tant de deshoneur a La Gloire de l'enemy, Je ne Voy poursquoy Je donnerois layde a Ce prince qui se doubte de mes actions quant elles seront Le mieulx pour Luy mesme Je Luy a si mauuais traictre ches Vous qu'ose proferer Ces motz que plaustot ce Fust au Roy d'espaigne qu'a la Raine J'auy treterrai peult estre que leur Coeurs Ly sont qui trop adonnes mais ilz sont trop Cautileux pour Le confesser Ostes ostes Je uous prie pour Vous mesme Je Le dis telles uostres suggestions & gardes Le mauuais impressions pour Vos enemis Je ne merite d'estre mis en leur reien Les fruicts de mon Amitie ne se conteyent en L'escorse ni en fueilletz ni fleurs Soyes Content si Croyre que Je n'endure Voluntiers qu'a me traicte en estrangiere On suspect Je ne suis Vostre Clraire veritable, & assure sans Cautelle ou fraude & ne vous abuseray de parolles faictes & ay sincerement traicte auec vostre ambassadeur en ce que [je] peulx & Ce qui ne m'est expedient ce qui s'il n'euct attendu pour dont qu'iL demandast il Le vous de eust desia respondu Vous supliant Considerer L'estat des affayres myenes auec mes Voisins & ce qui Vous importe & a vous nous aussy en La britane sans plus desirer sy tout ne voules perdre Comme Dieu scait a qui Je prie vous inspirer le mieulx pour vostre mieulx Vostre bien affectionee Soeur Elizabeth R Je n'auray se besoing pour Vous recommander ce Gentilhomme il vous a este trop affectionne pour se fayre Oublier soyes Contant que sans la necessite de ceste Action Je ne le Vous eusse mande a ce coup /
LETTER 16. TO HENRI IV, NOVEMBER 1592? (AUTOGRAPH)
A mon bon frere Le Roy treschristien $$ /Mounsieur/ Mon frere Combien que plussieurs raisons plustot /me convient/ faire que tant escripre en Vain si est /ce/ que Ma Conscience vers dieu nou Lie a aultre que a Luy & vostre honneur que Je tousiours sens moyens recherche a maintenir & La pitie ne sai de tant de noblesse & bones gens ne me prettant laisser L'office de Prince Qui desire la Conseruation de tout trois Et a ceste fin principalle J'ay faict election de Ce Gentilhomme que Je Cognoy si bon sang de bonnes Moeurs & tel qui ne faillira a Vous representer bien Viuement les Conceptions de mon Aui en Vos Negoces & vous dira bien particulierement La fin que Je Crainde plus peult estre que vos abusans Counceliers ne Vous permettront Voyr A qui Je Vous prie donner fauorable audience & imagines que Je Vous parle se que ne recevres Jamais aultre enuis Sinon tel que Je m'assure Vous sera le nons seduisant & plus assure qui n'aura tels fins que Les aultres respectant plus /les/ tendanses a Leur vtilite que vostre bien / Pour mes troupes en la britanique J'ay grande honte a penser qu'elle risee elles me font a qui n'aye promese a este en douze mois mande ne Lieu promis quelque foiblesse qu'elle euct qui n'euct este plus de frais que d'utilite & nonobstant Ce fuct trop bon pour moy bien Dieu Vous /envoy/ a Vostre plus grand besoing aide si sure si piu sachant Vostre bien Affectionee Soeur Elizabeth R & si habile et en ceste affection Je vous souhaitte tout bonheur tel que vous desire bon sante
LETTER 17. TO HENRI IV, AUG-NOV 1596 (AUTOGRAPH)
A mon bon frere Le Roy Treschrestien. Monsieur mon bon frere/ Il y a vn si grand combat entre Vos tresurgentes necessites & mes plus que conseuables raisons pour Les imminantz dangiers de mon estat que Je regrete infiniment que de La deuat reuser quelques mauvaisse impression en Vostre Majesté contre La response que necessairement suis contrainc nous mander Car Combien que La Continuation de tant de forces Jamais reuoques mais tousiours augmentes pourra/ient a bonne raison demander repos apres tant de pertes & de despens tousiours gratis Chose qui Jamais Roy deuant moy a Oncques faict) & nonobtant Les continuelz intimations de Jour en aultre faict et instille es Oreilles de mes bons subiectz pour Leur figurer Le peu de Soing que me tient de Leur Conservation Leur anonsant continuellement a La Causerie Si est Ce que Voyant par Monsieur de Reux Les termes en que vous estes conduict Je vous Jure que Si sus mes bras en present Je n'eusse Si eminentz perilz a Vuider par La Grace de Dieu. Comme J'espere Je n'eus si failly a Vous aider auec quelz bonnes troupes Me estonammant comment il peult estre que Receuant tant de vos bons subiects qui Vous en eussies tant de secitte m'asseurant Si fussies bien Seruy n'ayant que bien peu de Gens hors de Vostre Obaissance & tant plus de oyeu lieux pour accroistre Vos moyens & La france si Large pour Vous secourir au besoing que ce ne Vous seroit difficile pour acquerir de Vous mesmes si peu de Chose qu'une Ville adioustant L'ayde que Les estatz m'ont promis de Vous mander Vn Roy de france n'a Jamais este reduit a telles termes que pour Ci peu /de/ chose Il soit Contraint a Se ruiner Oui est Je ne doute La preseruation de tels hEspagnolises qui ne Veulent que Vous sachies Les fondz de nos moyens a Ce que tournees a Leur Coste Et Vous Confesse Librement que je me figure que trop raisonnablement ceste menace Et prie a Dieu que puissies Voir tout Ce que Le Roy mesme en escript car Ce Ciφre ne se Lira peult estre il elle babileroit trop pour nous en fascher Les oreilles Mais comment Je resue, Vous me pardonneres ceste faulte extraiecte de L'extresme enuie qui me tient de Vostre grandeur auec l'esclaircissement de Vos fidellz. Soubs l'ombre de mon affliction Je me soumetz au bonte de Vostre iugement que prendres en bonne part l'audace que Je vse a m'intriquer en Vos affaires & en ceste Confiance Je finiray auec ceste Seule requeste qu'iL Vous plaise entrer en Consideration de L'estat en qui Ceste armee nauale qui ne peu se plonger pour Irland & autre endroict & alors n'auray Je m'assure un aduocat tresglorieus pour moy J'ain Roy qui en loymesme plaidera la cause. Voila Ce tout que Je Vous puis dire sinon apres mes prieres pour Vostre Longue Vie de mourir telle que tousiours ay este Vostre tresAsseuree bonne Soeur Elizabeth R La Royne dangleterre Juing 1597
LETTER 18. TO HENRI IV, DECEMBER 1594? (AUTOGRAPH)
A mon bon frere le Roy treschrestien $. Le bon tour d'honorable voisinage mon trescher frere, qu'il Vous a pleu me fayre par Ce Gentilhomme aVec L'enVie que Vous monstres auoir de ne fayre Le mesme office vous mesme me rend si infiniment oblige que mes motz ne failleront pour en fayreindice de mes redevables pencees eng Vostre endroict & Vous suplie Croyre que me penserois trop heureuse Si quelque heureSi fortune m'arrivast de pouoir par parolle exprimer Les bonheurs & & Contentementz que mon Coeur Vous Souhaitent & entre Les aultres qui Dieu Vous Concede La Grace de mettre difference entre La iamais faillante & /espritz/ tousiours espritz cesuiuantz Il me Semble que La Gratitude est Sacrifiee si plaisante a La Veue de L'eternelL qui en signale IL Vous a mande de sa Grace plus que de Vostre garde, Vn si estroict escapatoire que Jamais prince en euct Vn plus grand d'ou Je en receu aultant de Joye comme Je horreur en Oyant Le periL & Ly en ay rendu treshumbles Graces a Genoux plus que qui seul il convient & pence qu'iL Vous a mande cest me chant herault pour Vous en rendre plus Curius de Vostre probleme & faire que Vos officiers de Chambre en prenent plus de Garde Je n'auroy besoing de vous ramenteuoir de quelles boutiques ces beaus drogues sont sortis / & qui Ce n'est asses d'estre de Leur Religion Vous eussies demeure asses Long temps entre les hugenotz premier que en receVoir teL Salair Pences si La difference & bien profondement je peur & que Vous pardonnes tousiours Les faultes de bonne affection qui me rend si hardyen Vostre endroict & Suis tresayse d'entendre qu'osis dans la Licence du Licentius Vous faire tant de seurte & d'honneur pour punir ceste inique Semence qui a Seme plus de Zizanie en Vn douzain d'ains que tous Le Princes Crestiens pourront estandre en plussieurs Siecles Dieu Vous permetz a Leur deracines de Vos dominions & que nul φregmatique Vous puisse destourner de si Juste pencee & en ci faisant Je ne doubte nullement que La main diuine Vous faira euiter tous mauuais dessains Comme Je Ly en suplie treshumblement me recommandant mille fois a Vos bonnes Graces Vostre bien Affectionnee Soeur Elizabeth R La Royne dangleterre
LETTER 19. TO HENRI IV, 1595? (AUTOGRAPH)
A mon bon frere Le Roy treschrestien. $ $. Mon trescher frere Si L'esprit d'un defunct pourra fascher vn ami respirante J'aurois peur que Le feu Roy Antoine a qui dieu pardonne son ame J'aurois poursuiVist en tout Lieux Si je ne m'acquitast de sa derniere requeste qui me charueoit pour toute affection que Li portois de Vous ramenteuoir apres sa mort des honorables offertes que Li fistes en bon Viuant & qu'il Vous plairoit de Les accomplir es personnes de ses Orφans & tels que Je confesse estre office est diuin de tel prince qui anoublira Je m'assure Les desirs de tel qui pour soy mesme ne pourra rendre de graces mais ne Laisseray nonobstant d'estre Couronne de Vraye Gloire qui sounera Sa trombe de Vostre honneur Je ne suis si Oultrecuidante de Vous proposer qui Vous Convient faire mais me remetz a Vostre meieure iugement Ce qui cognoistres mieulx Seier Vostre estat en ayant plus de Cognoissance que quelque autre en pourra iuge Seulement me quittant de ma charge Je Vous suplie traicter si bien Ce desole prince qu'il scache qui en a escript & l'aies en Vos bonnes graces Vostre tresaffectionee Soeur Elizabeth R priant Le Seigneur Dieu de vous Conseruer en plussieurs annees comme desire Au filz du Roy de Portugal
LETTER 20. TO HENRI IV, APRIL 1602? (AUTOGRAPH)
A mon bon frere Le roy threscretien $ $ Mounsieur mon bon frere Je vous dois grand nombre de Graces non seulement pour le Libre Conge a mounsieur de Nevers pour me faire L'honneur de Sa Visitation ans pour L'en Louer Comme de chose qui Vous fust tresagreable & Voyant qu'il auoit Le bon heur de sa naisaunce Vous apartenir Cela m'a rendu tresdeuote pour tant mieulx Le racuiller Mais Je rendois bon expectation si mal seray de bon attente ne pouVant satisfaire a La moindre part de tant de Louanges qui bon Ouy dire L'auoit faict a Croyre que Je crains qu'il a deja faict asses de penitance d'auoir qui trop apprehende pour Ce qui vault Le plu & de Luy Je ne me puis garder a Vous dire qu'il c'est comporte si honorablement en mon Royaulme qu'il y a laisse derriere vne fort signale L'apport de s'estre monstre Sorty de tresillustre parentz & a tellement Gouuerne Sa Compagnie qu'il ny a rien manque & vous suplie bien fort qu'il sache que pour Letismation & en cela Vous m'obligeras Si atelle occation il trouvera que vous en recentes Vous priant tousiours de Croyre que ne trouveres entre tous vos Amis Vn plus deuote que Vostre bonne Soeur & bien Affectionee Elizabeth R La Royne dangleterre
LETTER 21. TO HENRI IV, 1594-1595? (AUTOGRAPH)
A mon bon frere le Roy Treschrestien. Monsieur mon bon frere Les lettres que dernierement me mandastes me firent escouter en bonne diligence Les instructions que Vostre tresfideL La fountaine m'expliqua de Vostre part important Vne fort grande & necessaire enterprinse Selon qui Le temps ConViendra auec L'action Mais quant J'entendis que Vous medisies L'autheur de telle offerte Je m'estonnis ayant pour monstrer La copie de telL mandements que Monsieur de Reux Laissa a son partement Ou iL apparait bien Clairement Comme Vous m'invistastes a tel dessain par plussieurs signales raisons & bien probables argumentz, Vous Confessant Vainement que me Voyant Si mesprise quant Vos forses ne suffirent ne l'oserent enterprendre Les miens estanct tant prislz & promps a La parfaire Oui en mesme temps aymeries mieulx que L'ennemy en euct La proye Que Vostre tresaprouVee en euct La Victoire Je desdaignois d'en faire plus mention n'en eusse Oncques faict mention /recit/ Nonobstant que Je ne puis nyer que Si elle ne /se/ prenne premier qu'on La fortifie trop & que L'haupre s'esLargie comme ilz La figurent Je y Voy bien grande difficulte a La regaigner Si est Ce qui pour Li present ne Voyant envocation par trois endroicts & par Leur flottes destines a Irlande, La Britaine & peult estre quelques Coings d'engleterre mes subiects Le Cuideroient ensense Si quelque aultre disans me detourneroient Les yieulx tant de Leur Salut que Je me postposasse toutes aultres pensees a La mere de si pres touchant nos estatz propres & pource Je ne Vous Ose tant abuser attendre de ma part presuntament telle ayde qui Conviendroict necessairement a Si grand affaire & Vous suplie Croyre qu'aultre raison que ceste plus que necessaire Occations ne me retarderoit a Si honorable action Esperant que me trouVerez tousiours prompte & Jamais tardife a Vous Seconder en Negoce qui Vous touchera pour Le demeurant Je L'ay Communique a mon Embassadeura qui il Vous plaira donner fauorable audience Priant Le Createur Vous Conseruer de vos enemis Vostre tresaffectionee Soeur Elizabeth R $$ La Royne dangleterre
LETTER 22. TO HENRI IV, 1596? (AUTOGRAPH)
A monsieur mon bon Frere Le Roy treschrestien. Mon trescher frere Combien que Le plusieurs Seruices & grande diligence /de ce gentilhomme/ en Vos affayres par Leur effectz Sont suffisantes pour meriter Les Louanges Considerations d'un si bon Prince Si ne puis Je Omettre a Le tesmoigner par mon experience qui m'ay Cognue faulte en ces negotiations Sinon regarde que d'un Coste Souvent oubliant L'aultre de Laquelle paralesie Je m'assure qu'iL ne s'en guerira Oncques Et nonobstant que mon affection en Vostre endroict ne fust oncques si froidi qu'elle euct besoing d'esperon pour nous en seruir au besoing Si me Laissa IL a Voir d'importunite Craignant plus qu'il n'en auoit de besoing Et Voyant qu'iL retourne pour quelque tempsJeLy ay Conjure en Vostre Nom qu'il ne faille a Vous pourtraicter Le Vray Jmage. Je mes pensees en Vostre /prendroit/ et par icelle, Vous monstrer La Vraye Jmage d'un Coeur sancere qui ne Vous ay Oncques manque au plus instant besoing & qui tousiours preceda Vos propres forses & pourtant Je ne doute nullement qui Vous empesches en Vostre eure Jugement que c'est plus que temps pour Les Viuans de respirer y ayant tant de nos subiects Lors en Vostre Seruice J'ay Si bien fourny Vostre Embassadeur de de mes responses aux pointz que Le requierent que n'auray de besoing de Vous en plus fascher sinon Vous suplier Croyre que Ce qu'il Vous dira de ma part & de Vostre /&/ La mienne ne tient a aultre fin que de Vous assurer que La Sincerite sans fantese demeurera tousiours solide en toutes mes actions Et S'il y a Si iniques espritz qui /par la/veue de Leur finesse uous feroient douter de la mienne Saches Une chose de moy mon bon frere Que je ne suis Si ignorante de ne scauoir qui c'est mais Jamais Si inque d'en Vser Vers mes amis Ceste partie Seruira pour rememorer mes ennemis de La Paye qu'ilz me concedent Et en ceste Vraye deuotion Je finiray ceste cy auec Vne instante requeste qu'iL Vous plaise que L'ennemy ne se glorifie d'auoir pryye Ce Gentilhomme qui Seulement fust dedie a Vous honorer Je me confie tant en Vostre honneur qui me permettra Les Leps aux talons /du messagier/ pour Vous pencer Visiter en Joy tant plus tost tant mieulx de peur qu'ils ne l'auroient en flandres Ou je bloque que trop Leur Charete Mille fois priant le Createur de Vous Conseruer de nenses iniques Vostre bien affectionee Soeur Elizabeth R
LETTER 23. TO HENRI IV, FEBRUARY 1596? (AUTOGRAPH)
A mon trescher frere Le Roy treschrestien. Mon enVie de L'assurance de Vostre conValessance Mon trescher /frere/ ne se contente aVec Le ouy dire des passangiers Sans que Je mande Vn Gentilhomme pour m'estre L'oculair tesmoigne de l'issue de si bonnes nouvelles Et poura J'elen Ce messanger pour me fayre cest agreable office aVec Le tesmoignage de mon escrit comme il me iplaict infiniment que m'ayes promis Couler si belle occation pour Vous depetrir de Si iniques Viperes qui reionent les doubils Coeurs qui par leur uoieus sont enchantes & espers que nul sera si audacius a amoindrir leur iniquite & qui aures Vn Clair Voyant Vene a ne Vous deceuoir par telz retz / Vous priant Croyre que Jamais recevres un Counseil trayant de mes mains ans Veilleray pour Vous garder La personne L'estat & tout qui pourres desirer d'une Princesse qui prit L'interet a Vous garder des enemis exterieurs & interieurs Comme Le desire Vostre tresassuree bonne Soeur Elizabeth R
LETTER 24. TO HENRI IV, SEPTEMBER 1595? (AUTOGRAPH)
Monsieur mon cher frere Le meilleur moyen pour La Conseruation de Vraye Amities C'est pour S'entretenir par Sinceres actions L'un en L'endroict de L'aultre & pour ne Laisser Couler quelque Vray exposition de soupçonneuses doubes Ains au premier Coup de Le Vuider par Justes raisons La Ou iL Vous a pleu (pour Lequel Je uous en rend Vn milion de Graces) n'impartir conuient IL Vous desplaict de trouver quelque affoiblissement de ma bonne Volonte edee soubz Le non mander de forses en La picardie quant Vos Conseillers & Vous me Le requerastes Comme Il me represente L'estime que faistes de moy aussy Je ne Vous impartiray a faulte ayant tas d'affaires sur Les mains de n'auoir souuenu Combien J en si este mal aduise de Les mander quant nulle assistance fust preste a Les accompaigner Voyant Le peu de troupes qui furent ens ce quartiers & incertitude du retour de Vostre armee Je serois mary de tant Jouer de regie a mes ennemis pour si mal a propos Leur faire Voir si iniques Si Seuls si peu econdis Aussy il fault que Je Vous dis qu'ilz me manderont querir mes troupes pour y arriuer en quinze Jours qui seroit Vne meilleure poste Qui Leur Messegier /ne fest/ qui ne Vint en douze Jours. Countes Je Vous prie queL bel temps ilz me donnerent pour ayder Cambray J'eusse eu aussy grand Contentement a la Conseruer a La france Comme par mes frais elle se conquist si La Commodite d'une preste ariue euct este aussi presante que mon mandement euct este prest Jusques Icy mon bon frere Vous Voyes si Vostre Jugement fust bien fonde a vous douter d'icelle qui ne Vous ay Oncques failly au plus grand besoing / Mais uous dires Ou plustot on Vous dira mais Astout uous retardes a aydes mes insises regardes Je Vous Suplie par Vos yeulx aigus non par les esbloisses/eues/ d'aultruy ou qu'iLz termes & poursquoy Je ne les mande a present Vous n'estes si peu aduerty des affaires d'espaigne que uous n'oyes de grandz preparatifz par mer & terre qu'on a dedie pour nostre Conqueste Ce qui est tant aduance que Chateau povre belestre eu Oiti Le bruit Porte Vous pancer Mon bon frere que nos subiects ne s'estonnassent a se Voir Vuides du Royaulme qu'ilz doiVent defendre & que Les moyens pour telz troupes fussent espandus quant se seroit plus conuenable de se ramasser de toutes nos produccions pour augmenter Le nouueau qui teLLe defence requiert. pourtant les Circonstances consideres Vous ni Vous feries Si grand tort que de me inJurier d'une pensee de quelque peu de diminution. Je tresassuree amitie en Vostre endroict qui Vous sera tousiours si affcetionnee que Vostre Soeur naturelle & en cela ne Cedray a elle & m'assure que penseres de mesme s'iL Vous plaict souVenir que tout ce qui j'ay faict a este & ratis non loin mercenaire & Continueray La mesme pourVue qu'on ne Vous trahy tant qu'a Vous fayre a Croyre que se sera pour Vostre mieulx d'adherer a Vos ennemis en Vous despeschant de Vos amis Ce qui n'entrera iamais en ma teste Si ne Sois Las de Vous este pour Vous bailler a Vos despiteux aduersaires de qui Je prieray Dieu Vous Conseruer & Vous inspirer a Cognoistre Le Vray fond de mon Coeur Ou Vous ne trouueres rien plus desire que Vostre Conseruation Comme Dieu scait qui Vous donne mon bon frere bonne Vie & longue auec vne glorieuse Victoire de vos ennemis Vostre bien Affectionnee Soeur Elizabeth R $$$